• Alfred de Musset, George Sand : Correspondances

    Très petit livre, acheté sur un coup de tête, un peu comme un "livre d'appoint" , il faisait partie de ces livres rangés parfois sur un présentoir à côté de la caisse des librairies. En attendant que je trouve une édition plus belle et volumineuse (et qui me convienne, ô maniaque que je suis !) de ces correspondances. ce petit livre fera l'affaire. Et le soir même, entre deux romans (Lady Pirate et le Chevalier d'Eon) je me suis mise à lire quelques unes des lettres qu'Alfred de Musset et George Sand s'échangèrent entre Paris et Venise.

    Mais situons le contexte, en juin 1833, George Sand rencontre Alfred de Musset, et leur correspondance commence aussitôt. Elle lui envoie un exemplaire de Lélia, l'invite chez elle et rapidement, ils ne se quittent plus. Ils s'inspirent l'un de l’autre, relisent ensemble leurs textes et écrivent.
    En décembre, ils partent pour l'Italie... là-bas, elle tombe malade et lui court dans les bordels de Venise. Quand il tombe malade à son tour pendant plusieurs semaines, elle prend son médecin, Pagello, pour amant. Musset rétablit, la quitte et regagne Paris seul... Jusqu'en janvier 1835, ils vont se trouver et se séparer deux fois.

    Je m'attendais à des reproches de la part de l'un et de l'autre, il n'en est rien, bien au contraire. Il ressort de cette correspondance une profonde amitié et un amour qui n'a pas entièrement disparu. C'est une correspondance entre deux écrivains de talent, et également de deux amoureux (éternels peut-être ?). Même officiellement séparés ils restent proches et malgré les infidélités de l'un comme de l'autre, un profond respect et une confiance sans failles transparait dans ces lettres. J'ai souri par exemple lorsque George Sand, depuis l'Italie, pressée par son éditeur Bulloz à qui elle vient d'envoyé son manuscrit d'André, écrit à Musset : "Aie la bonté d'en corriger les épreuves, veux-tu mon enfant ? [...] Ensuite il y a une grande portion de manuscrit, celle que tu as emporté je crois, où j'ai oublié de faire la division des chapitres. Arrange cela, et fais concorder les chiffres que j'ai laissés en blanc avec les précédents. Enfin corrige les mots bêtes, les redites, les fautes de français (...)" Puis ajoute qu'elle lui confie la charge de quelques achats à lui envoyer, lui faisant confiance pour se payer sur la somme que Bulloz lui doit à elle (sans crainte qu'il ne le dépense pour lui).

    Elle commence à travailler sur "Lettres à un voyageur", fruit de ces correspondances avec plusieurs de ses amis, dont Musset, et puisqu'il est concerné par certaines d'entre elles, elle les lui envoie et demande sa critique. Lui donnant le droit de jeter (voire de brûler) les lettres s'il est en désaccord avec ce qu'elle y dit de lui. Face aux critiques, ils se défendent mutuellement. Plus étonnant, malgré un amour toujours présent - plus évident peut-être à travers les propos de Musset - ils s'encouragent à retrouver le bonheur et l'amour ailleurs.

    Reproches, réconciliations, amour et amitié. Tout se mélange alors que l'un et l'autre pensent à écrire leur histoire, ce qu'ils feront, dans les Confessions d'un enfant du siècle pour Musset, et dans Elle et lui pour Sand. Voilà pourquoi ils sont pour moi, tous les deux indissociables dans ma bibliothèque et partage la même étagère...


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