• Stoker & Holmes, Tome 1 : The Cloakwork Scarab - de Colleen GleasonRésumé : (traduit de l'anglais par "La gardienne")
    LECTURE VO - Livre non traduit en France -

    Deux jeunes femmes du même âge et de même rang ont disparu : l'une a été retrouvée morte et l'autre est toujours portée disparue. L'unique indice qui les relie entre elles est un petit scarabée mécanique égyptien. Seules Miss Stoker et Miss Holmes sont assez bien placées - même âge et même stature que les victimes - pour mener l'enquête. Un duo improbable, l'acharnée Evaline Stoker et la logique Mina Holmes doivent suivre les traces de leurs célèbres familles - Miss Holmes a hérité des compétences de son oncle pour mener une enquête, pendant que Miss Stoker a accepté la vocation de sa famille en étant une chasseuse de non-morts. Les deux associées doivent trouver un moyen de travailler ensemble, tout en navigant entre les avances d'un étrange mais bel Américain, un habile inspecteur de Scotland Yard, et un voleur rusé, pour résoudre le mystère des scarabées mécaniques.


    Deuxième incursion dans un univers Steampunk. Et je ne suis pas déçue. L'idée est originale, le scénario met bien en place le concept de la série en présentant tout au long du roman les personnages principaux et secondaires - en disséminant progressivement des éléments les concernant, tout en nous laissant entrevoir quelques secrets. Et puis soyons honnêtes, la couverture est belle (on ne se refait pas). Je sais bien qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture mais voilà, celui-là est beau et en plus, fait passer un bon moment de lecture.

    "Clockwork Scarab" mêle steampunk et enquêtes policières, avec une touche de voyage dans le temps et un brin de mysticisme sur fond de culte égyptien. Et le récit à la particularité d'alterner les points de vue d'un chapitre à un autre. Je dois dire que je n'aime pas vraiment les alternances de point de vue dans un roman mais je dois dire que dans ce cas précis, ça sert bien le récit. Ainsi on se retrouve tantôt dans la peau de Mina (nièce de Sherlock et donc, fille de Mycroft) et tantôt dans celle d'Evaline (petite soeur de Bram Stoker).

    Tout oppose les deux adolescentes, pourtant toutes les deux recrutées par une certaine Irène Adler, afin d'enquêter en binôme. Mais du coup, leurs différences font que durant la grande majorité du récit, elles évoluent chacune de leur cotés. Sans se haïr, elle se jaugent, se jugent - Mina s'étonne même qu'à un moment, Evaline en soit arrivée aux mêmes conclusions qu'elle, car elle se considère (à juste titre ?), plus intelligente que la plupart des jeunes filles se son âge. Leur amitié ne surgit ne surgit véritablement qu'à la fin, ce qui j'ai trouvé à la fois décevant (car je m'attendais à les voir travailler de concert, chacune avec leurs capacités très différentes, ce qui aurait pu donner quelques scènes sympas) et en même temps, complètement justifié.

    En effet, Evaline, bien que parfaitement à l'aise lors des soirées mondaines (contrairement à Miss Holmes), essaie autant que possible de garder les secrets de sa famille et de fait, elle n'aime pas trop se confier. Quant à Mina, et bien, disons qu'elle ne rentre pas vraiment dans le moule des jeunes filles bien nées de son époque. Cette dernière est dotée de la même intelligence que son célèbre oncle (dont elle fait souvent référence), n'est pas très à l'aise en société et a une certaine obsession pour les énigmes. D'ailleurs, c'est plutôt amusant de voir le fil de ses réflexions, de la voir analyser avec justesse tous les éléments (toutes ses réflexions se faisant dans sa tête). Ses idées sont écrites en italique, de cette façon, on comprend mieux sa manière d'appréhender les choses. C'est une jeune fille qui a parfaitement conscience d'être "en décalage".
    Et Evaline l'est aussi, car en parallèle à l'enquête, elle doit chasser les non-morts. Evaline, c'est un peu l'héroïne qui n'a peur de rien, comme une "Buffy" du XIXe siècle, qui cache ses véritables activités. Elle a d'ailleurs acquis une force presque surnaturelle, une spécificité propre à ceux, parmi les membres de sa famille, destinés à reprendre le flambeau (encore un point commun avec Buffy, tiens). Ça fait un peu cliché, mais bon, pourquoi pas. Ce qui est amusant, c'est que son grand-frère Abraham lui, n'a pas ce don, alors il se contente d'écrire (devinez quoi ?), en couvrant les sorties nocturnes de sa cadette.

    Le petit point négatif du roman, c'est la manière dont ont été traités les sentiments amoureux dans le récit. L'une comme l'autre, elles tombent amoureuses du premier homme qui semble aussi intéressé, dès le premier regard (ou quasiment), ce qui donne presque un pseudo triangle amoureux pour l'une des deux.
    Ainsi Mina - moins critique que son oncle Sherlock concernant les agents de Scotland Yard - semble montrer un intérêt pour l'inspecteur Grayling (mais il a un bel accent écossais, comprenez-la), un intérêt qui est de toute évidence partagé. Mais il y a aussi l'étrange (pour elle), Dylan... qui exerce la même attirance, mais sans doute parce que pour Mina, il est une énigme à lui tout seul.
    Evaline de son côté, tombe sur Pix au cours d'une des ses sorties nocturnes. Et Pix est aussi un parfait cliché : c'est le voleur, le bad boy à l'état pur, qui a une forte estime de lui même. Un côté "prince des voleurs" et un accent... déroutant... même pour moi, car il faut savoir qu'il parle "cockney", et que le cockney à lire le soir, c'est un coup à vous donner la migraine. Mais ça se lit. Ça m'a fait hésiter au début, mais on s'y habitue. A cela s'ajoute une bonne dose de mystères et de secrets le concernant. C'est le "beau brun ténébreux et mystérieux" du roman, qui en plus, semble savoir beaucoup de choses au sujet d'Evaline, et les particularités de sa famille... de quoi titiller la curiosité.
    Le troisième homme, c'est Dylan. Même si l'idée qui tourne autour de son personnage est plutôt inattendue et donne une touche supplémentaire d'énigmes, je cherche encore l'intérêt de sa présence. Mais j'espère que plus de choses le concernant seront éclaircies dans les prochains livres.

    Le point négatif de tout ça, c'est que c'est trop rapide, ça aurait été sans doute beaucoup plus intéressant de faire durer les choses, et de faire évoluer les sentiments des uns et des autres progressivement au fil des tomes. Là, on a l'impression que tout le monde tombe amoureux dès le premier regard...d'autant plus que - cliché supplémentaire mais cette fois en accord avec l'époque - ni l'une ni l'autre n'a jamais de relation intime ou amicale avec la gente masculine.

    Ce que je note ensuite, c'est les thèmes autour de Dracula et des Chasseurs de vampires, semblent, après recherches, des piliers pour la majorité des romans de Colleen Gleason. Et notamment "Les Chroniques de Gardella", qui parle de Chasseurs de Vampires, la famille Gardella (mais je précise que je n'ai pas lu cette série). Or, voici ce qui est écrit dans "Clockwork Scarab", lorsqu'il s'agit d'Evaline Stoker :

    "Miss Evaline Stoker, granddaughter of the famous Yancey Gardella Stoker, great-grandniece of Victoria Gardella-both vampire hunters of excellent repute. Her elder brother, Bram happened to be an acquantance of my uncles, and I understood Mr. Stoker was writing a novel about a vampire name Count Dracula."

    Réel lien entre les deux séries ? Ou simple clin d'oeil ?

    La petite note en plus : les apparitions de Bram (en pleine écriture de son plus célèbre roman) et de Sherlock Holmes.

     


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  • "Sans Âme" de Gail Carriger

    Tome 1 du "Protectorat de l'Ombrelle"

    Résumé :

    Miss Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales. Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui ne lui avait même pas été présenté ! Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau, compliqué, écossais et loup-garou – est envoyé par la reine Victoria pour démêler l’affaire. Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Mais que se trame-t-il réellement dans la bonne société londonienne ? Vampires, loups-garous et aristocrates : un réjouissant mélange de romanesque et de fantastique !

    J'ai bien rien en rencontrant cette Mademoiselle Alexia Tarabotti. Suivre ses péripéties de "vieille fille" (elle a 26 ans rendez-vous compte !) londonienne et de surcroit à moitié italienne m'a amusée de bout en bout. Cette une héroïne très différente de toutes les femmes de son époque - sous le règne de la reine Victoria - qui a un franc-parler prononcé, qui a une certaine tendance à dire tout haut ce que d'autres penseraient tout bas et que les mondanités ennuient profondément. Dans cette version de l'Angleterre victorienne, les êtres surnaturels ont été reconnus et parfaitement intégrés à la société... vampires, loups-garous, fantômes. Pas de quoi la déranger, car Mademoiselle Tarabotti n'a pas d'âme...

    Ses réflexions, son franc-parler et ses joutes verbales avec le séduisant Lord Maccon sont un réel plaisir. En revanche, sa famille laisse quelque peu à désirer, au-delà de leur comportement ridicule en société, ils sont tous parfaitement ignobles avec elle (mais comment fait-elle pour être aussi patiente avec eux ? Je les aurais bien étripés par moment !). Heureusement dans son entourage, Alexia compte plusieurs individus hauts en couleurs, extravagants, excentrique... désopilants serait le mot juste pour les décrire. Il y a Ivy, jeune femme (humaine) aux chapeaux renversants d'ingéniosité et Lord Akelmada, vampire et... parfaitement indéfinissable en peu de mots.

    Au-delà de l'écriture drôle et légère, il y a l'histoire, l'enquête, le mystère... l'histoire
    se déroule sans lourdeur, sans dérives inutiles et toujours avec humour ou moqueries, même dans les moments les plus sérieux ou dangereux. J'ai passé un excellent moment en compagnie de Mademoiselle Tarabotti.
    Je recommande sans hésiter !



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