• Carmilla, de Sheridan Le FanuUn château perdu au milieu d’une épaisse forêt, une étrange invitée aussi belle que mystérieuse, une jeune fille qui se réveille chaque matin avec une douleur à la base du cou…
    Carmilla est l’un des textes fondateurs de la littérature fantastique, qui influencera quelques années plus tard Bram Stoker pour son Dracula.


     

    Je connais Carmilla, de nom, depuis plus de quinze ans, depuis l'époque où je me suis passionnée pour la vraie littérature vampirique. Et pourtant pendant toutes ces années, j'ai fait l'impasse sur cette nouvelle de Sheridan Le Fanu. Motivée par ma relecture de Dracula, et sans doute influencée par ma récente lecture d'Anno Dracula, de Kim Newman, je me suis lancée.

    J'ai quelques difficultés avec le style d'écriture de cet auteur que je ne connaissais pas, et reste peu connu en dehors de cette oeuvre. Carmilla, c'est le témoignage de Laura, une jeune noble solitaire, vivant avec son père dans un château isolé.

    La naïveté de l'écriture, voire les quelques expressions et tournures un peu gauches peuvent être perçus comme le reflet de la jeunesse de Laura et sa méconnaissance du monde extérieur, due à son isolement et sa fragilité. C'est peut-être aussi la manière d'écrire de Le Fanu, il faudrait que je me lance dans un de ses romans pour me faire une réelle opinion.

    Carmilla c'est aussi l'occasion de percevoir le mythe du vampire comme il l'était au cours du XIXème siècle, et ce qui à poser les bases encore employées aujourd'hui. Peu connue, l'oeuvre de Le Fanu est tout de même celle qui inspira Bram Stoker pour son Dracula.

     


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  • Londres la nuit, de Charles DickensDickens fut tout au long de sa carrière littéraire un inlassable marcheur et explorateur de Londres, de ses prisons, ses théâtres, ses monuments, ses rues commerçantes, ses gares, ses docks ses asiles pour les pauvres, ses taudis, et son œuvre romanesque est indissociable de ses enquêtes de journaliste. Cette fascination pour l'espace urbain apparaît dans les articles présentés ici, publiés dans les deux revues qu'il dirigea, Household Words et All The Year Round. Dickens aimait tout particulièrement déambuler dans Londres la nuit et ses récits, tout en prenant leur source dans des notations sur le vif, dérivent souvent vers l'imaginaire et le rêve, mêlant l'observation sociale et la veine visionnaire , avec parfois une intensité quasi hallucinatoire. On le voit ainsi accompagner des inspecteurs de police dans leurs tournées à travers les bas-fonds et les taudis de la capitale ou dans leurs patrouilles nocturnes sur la Tamise. Cette modernité de Dickens, qui le situe entre Dostoïevski et Chaplin, fait de lui un immense comédien de l'inhumain.

    Que dire de plus, qui n'est pas déjà dit dans le quatrième de couverture ? Si ce n'est que Dickens a toujours été un grand amoureux de Londres, dont il a parcouru les rues dès son plus jeune âge. Londres la nuit n'est pas un recueil de nouvelles, mais plutôt, un recueil d'articles. Chacun d'eux dévoile un souvenir - celui du jeune Dickens, qui enfant s'est égaré dans les rues de Londres et qui plutôt que de s'en effrayer, et déjà fasciné -, ou parfois, une critique de la société de l'époque comme seul Dickens sait les écrire. Lui qui pointait aussi les défauts de ce que d'autres appelaient "le progrès".

    A découvrir...

     

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    Un chant de Noël, de Charles Dickens


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  • "Un chant de Noël", de Charles DickensRésumé : Ecrit à la suite d'un voyage à Manchester, où Charles Dickens, visionnaire au grand coeur, avait défendu l'éducation comme moyen de lutte contre la pauvreté, Un chant de Noël préfigure les premières réformes pour humaniser le travail dans l'Angleterre industrielle de la reine Victoria. L'histoire de Scrooge, vieil avare grincheux et solitaire que trois fantômes vont convertir, la nuit de Noël, à la gentillesse et à la bonne humeur, continue de séduire petits et grands depuis sa parution en 1843. Drôle et émouvant à la fois, ce conte renoue pour notre plus grand plaisir avec le mythe du paradis terrestre.

    Comme beaucoup (je m'en suis rendue vite compte en lisant sa biographie), j'ai toujours associé Charles Dickens à Noël. Cette année, j'ai voulu me lancer dans une aventure dickensienne. Et pour commencer donc, j'ai lu Un chant de Noël.

    Si le titre ne vous dit peut-être rien, je suis pourtant sûre que vous en connaissez les grandes lignes.



    Ebenezer Scrooge est un vieil homme antipathique, avare et égoïste qui, au premier abord, semble se complaire dans sa solitude.

    Nous sommes le soir de Noël - une fête qu'il n'apprécie pas outre mesure et qu'il considère comme des "Sornettes". Il n'aime rien ni personne pour ainsi dire à part lui-même.
    On apprend que, sept ans auparavant, Jacob Marley, son associé, est décédé.
    C'est le fantôme de ce dernier qui vient d'ailleurs lui rendre visite. Le destin de cet homme - en tout point semblable à Scrooge de son vivant - en tant que spectre va effrayer Scrooge : va t-il être condamné, lui aussi, à errer en portant les chaînes de ses remords et ses mauvaises actions ?
    Marley va lui prédire la venue de trois fantômes, qui vont le guider, et lui faire changer sa vision du monde et des gens.

    Le fantôme des Noël passés, celui des Noël présent et celui des Noël futurs, vont ouvrir les yeux de Scrooge sur qui l'attend en continuant de se comporter ainsi. Il le mette devant un miroir, pour qu'il comprenne le regard que les gens portent sur lui. Il lui montre également ce que Scrooge ne veut pas voir, ce que lui coûte son désintérêt total pour ses contemporains. C'est en réalité un conte, et comme dans tout conte, il y a un morale, quelque chose à retenir du comportement de Scrooge.

    Une critique à peine voilée de la société, celle de Dickens bien sûr, mais je suis forcée de constater que beaucoup de choses semble encore d'actualité, à un niveau différent.

    Le jeune Scrooge m'a fait pensé au petit Dickens, le petit garçon solitaire, si attaché à ses livres que ses héros préférés prennent vie autour de lui. Mais dans son enfance, son père l'avait alors obligé à vendre un à un chacun des romans de la bibliothèque familiale. Un hasard ? Je ne pense pas... même si Charles Dickens n'a rien d'un Scrooge.

    Pour beaucoup de britanniques il incarne même l'esprit de Noël.

    Une anecdote raconte même qu'une petite fille à pleurer à l'annonce de la mort de Dickens, persuadée que Noël était parti avec lui...

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    Un chant de Noël, de Charles Dickens

     

     


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  • Génèse d'une oeuvre devenue culte...

    DDracula de Bram Stokerracula paraît en 1897. Elle deviendra l'oeuvre majeure de Bram Stoker, la plus connue actuellement. Il travaillera dix ans sur son manuscrit, ayant pris connaissance de l’histoire de Vlad, grâce à l’orientaliste hongrois Ármin Vámbéry, membre de la Royal Geographical Society. Alors que Stoker se projette dans le personnage du clerc Jonathan Harker, il s'est grandement inspiré de l'acteur et directeur du Lyceum Theater de Londres Henry Irving pour le personnage du Comte Dracula. Son roman est le fruit de longues recherches de la part de Stoker qui était un grand perfectioniste, il se documente beaucoup dans les bibliothèques afin de décrire au mieux la Transylvanie, une région où il n'a jamais été.

    Si aujourd'hui, Dracula compte parmi les incontournables romans de cette époque, et parmi les livres qu'il faut connaître et avoir lu, ce ne fut pas un succès immédiat à l'époque de sa publication, il fallut attendre la mort de l'auteur pour que le nom de « Dracula » accède à la postérité grâce au dramaturge Hamilton Deane  qui obtient de la veuve de Stoker les droits de l'œuvre.

    Bram Stoker, en créant le personnage littéraire de Dracula, suit la lignée des auteurs dits gothiques, tels que Mary Shelley et Sheridan Le Fanu. Toutefois son œuvre s'inscrit dans un style néogothique, qui regroupe des œuvres contemporaines des siennes telles que L'Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde (1886) de Robert Louis Stevenson ou Le Portrait de Dorian Gray (1890) d'Oscar Wilde. Dracula est cependant le seul à respecter rigoureusement les codes du genre gothique et à s'en affranchir. Dracula est également marqué par le contexte historique avec la fin de l'époque victorienne qui voit sa dignité et sa prestance ébranlées. Les meurtres des prostituées commis par Jack l'Éventreur s'inscrivent également dans un climat de terreur et de tabous de la Grande-Bretagne de la fin du XIXe siècle. Ce contexte s'avère donc propice à la remise en question des codes établis par la littérature. En ce sens, Stoker peut être considéré comme un écrivain moderne.


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  • Abraham StokerAbraham Stoker est né à Clontarf, en Irlande le 8 novembre 1847 et sera le troisième enfant d'une fratrie de sept. Enfant à la santé fragile, il est resté la plupart longtemps allité jusqu'à ses treize ans, pendant toutes ses années il a écouté sa mère lui raconter la Bible, les légendes irlandaises et les récits de l'épidémie de choléra survenue au début du XIXe siècle, à laquelle sa famille maternelle avait échappé.

    En 1863 il entre au Trinity College de Dublin, dont il ressortira diplômé en sciences et en mathématiues sept ans plus tard.
    En 1867, Bram Stoker entame une correspondance avec l'écrivain américain Walt Whitman.

    En 1871 paraît son premier article, dans la rubrique théâtrale du Dublin Mail. Ces articles signés, écrits en marge de sa profession de fonctionnaire, l'amènent à fréquenter la société culturelle londonienne. Cette même année paraît Carmilla de l'écrivain irlandais Sheridan Le Fanu, roman vivement apprécié par Stoker. En 1872 est publié le premier récit de Stoker, La Coupe de cristal, dans la revue London Society.

    En 1875, il publie son premier roman The Chain of destiny. En 1876, il se lie d'amitié avec Henry Irving, un acteur influent. Cette amitié les mène au Lyceum Theatre de Londres, duquel Bram est nommé administrateur. Il prend alors sa place dans la société culturelle britannique. En 1876, son père meurt ; Stoker adopte définitivement le surnom de Bram. Il épouse une ancienne voisine d'enfance, Florence Balcombe, en 1878. Leur fils Noel Thornley naît en 1879. En 1881 paraît Under the Sunset, recueil de contes pour enfants.

    Le Lyceum Theatre est en tournée aux États-Unis en 1883. Stoker y rencontre Walt Withman Une seconde tournée a lieu en 1886, année où Stoker fait paraître un essai sur les États-Unis, A Glimpse of America.  En 1890 il rencontre Arminius Vambery, orientaliste et spécialiste des légendes de l'Europe de l'Est et Richard Francis Burton. Il commence des recherches au British Museum en vue d'écrire Dracula et fait paraître The Snake's Pass. En 1895 paraît son troisième roman, The Shoulder of Shasta, suivi de Dracula en 1897.

    En 1902 paraît The Mystery of the Sea. Le Lyceum Theatre ferme ses portes. The Jewel of the Seven Stars est publié en 1903, puis le roman The Man en 1905.

    Henry Irving meurt en 1905. L'année suivante, Stoker fait paraître un recueil de souvenirs sur l'acteur, Personnal Reminiscenses of Henry Irving. Suivent en 1909 Snowbound, recueil de nouvelles inspirées des tournées du Lyceum Theatre aux États-Unis, et un roman fantastique, The Lady of the Shroud. En 1911, il publie The Lair of the White Worm (le Repaire du ver blanc).

    Bram Stoker meurt le 20 avril 1912, à son domicile londonien, 32 St. Brake's Avenue.


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