Résumé : 1172. Aliénor d’Aquitaine quitte au petit matin le lit de son époux, Henri Plantagenêt avec qui elle a passé la nuit. Mais les appa­ren­ces sont trom­peu­ses. Depuis de nom­breu­ses années déjà, Aliénor vit loin d’Henri. Leur couple légen­daire n’est plus. Et leur empire est menacé. Désormais leurs enfants sont grands, vigou­reux. Et en âge de régner. Par amour du pou­voir et des plai­sirs, Henri a perdu pied et fait tout pour les écarter. La révolte gronde. La flam­boyante Aliénor tente de conte­nir la rage de ses fils. Mais le veut-elle encore?
C’est aussi l’heure du choix pour Loanna de Grimwald, l’ensor­ce­lante des­cen­dante de Merlin, placée auprès d’Aliénor pour aider Henri à cons­truire l’empire Plantagenêt. Est-il digne encore de la pro­tec­tion d’Avalon ? Digne de tout ce qu’elle fut pour lui et qu’il a rejeté ? Quand Aliénor, sa reine, sa duchesse, attend de la voir se dres­ser contre lui à ses côtés ? Là où les lames s’affû­tent, l’amour du jeune Richard coeur de Lion et d’Eloïn, la fille de Loanna et de Jaufré, peut-il encore rendre de la lumière à cette alliance brisée?

Dans ce tour­billon de pas­sions, l’his­toire se mêle à la magie, les des­ti­nées per­son­nel­les se confon­dent avec celles des peu­ples, dans la plus pal­pi­tante de toutes les guer­res: celle qui détruit une famille, celle qui ravage un empire, celle qui anéan­tit une vie.

Non mais quelle raclure ! Inconvenante insulte destinée à Henri II, il m’a réellement énervée dans ce livre, j’ai vraiment, sincèrement, eut envie de le tuer (et l’idée persiste d’ailleurs…).
Mireille Calmel est une Dame d’Aquitaine, on le ressent à la lecture car de sa duchesse, elle dépeint un somptueux tableau éclairci par la noirceur de plus en plus vil de sa époux disgracieux, vieilli et ivrogne, bien qu’encore jeune il est rongé par le pouvoir, la domination, la folie aussi, qui prend de plus en plus d’ampleur. Il est vraiment abject. Ça vous est déjà arrivé  de haïr à ce point un personnage de roman ?

De l’autre côté de la Manche, les écrivains dépeignent certainement Aliénor de manière moins élogieuse. La Rose Immonde a chuté de son piédestal mais la rivalité demeure et Henri est définitivement près à toutes les bassesses !

J’ai aussi tremblé plusieurs fois pour Jauffré Rudel. Cessez donc Madame Calmel, de torturer ainsi vos lecteurs ! (bien que tout ça m’a tenue en haleine, je n’ai pas pu lâcher le roman avant la fin). Comme quelques personnages de romans que je suis depuis plusieurs années, Jauffré et Loanna de Grimwald me sont chers, je peine déjà à les voir vieillir, alors imaginer leur mort… ça m’est inconcevable (j’ai le même sentiment envers James et Claire Fraser, les héros de Diana Gabaldon, dont je suis les aventures depuis plus de dix ans aussi).

Ce qui me rassure, c’est cette certitude, leur réincarnation quoiqu’il advienne. Peut-être dans un futur roman ? Quoiqu’il en soit, pour le moment ils sont encore avec nous, avec moi, ce qui n’est pas pour me déplaire. La fin est si abrupte que je me suis félicitée d’avoir attendue avant de lire les deux tomes d’Aliénor, ainsi je ne vais pas devoir me torturer les méninges dans l’attente de la suite. Eloïn bien sûr en sera l’héroïne, car elle sera aux côtés de « Richard Cœur de Lion ».

Ma connaissance de la vie d’Aliénor, même si les dates m’échappent souvent, m’a « sauvée », car je devinais certains évènements : la duchesse ne restera pas captive et survivra, longtemps après la mort d’Henri et à celles de nombre de ses enfants qu’elle a, de mémoire, presque tous enterrés.

Mais pour Loanna pas plus que pour Jauffré – pour lequel l’Histoire le dit mort dans les bras d’une reine de Tripoli – je suis dans le brouillard, et la tension m’a tenue jusqu’au bout. C’est une des raisons pour lesquelles je continue de lire ses romans.