• La Fille de l'irlandais, de Susan FletcherRésumé : Eve Green, huit ans, de père inconnu, sa mère subitement morte, se trouve renvoyée chez ses grands-parents dans un petit village du beau et sauvage pays de Galles. Un univers dur, où les mesquineries et le mépris jalonnent sa vie d'écolière. Un jour, la plus jolie fille de la classe disparaît, et le microcosme villageois se met en ébullition : enquête, soupçons, mensonges, faux témoignages, vengeance, culpabilité - à huit ans, c'est une drôle d'éducation à la vie qui lui tombe dessus. Seuls deux amis réussissent à gagner sa confiance, jusqu'au jour où l'un d'eux disparaît à son tour... Vingt ans plus tard, enceinte de son premier enfant, Eve remet en place, dans la sérénité et dans l'amour, le puzzle de sa vie ; et il en surgit ce magnifique conte d'innocence perdue, de paix et de bonheur retrouvés, de mystères résolus.


    C’est officiel, Susan Fletcher vient d’entrer dans le cercle très fermé des auteurs incontournables pour moi, ceux dont j’achète les livres les yeux fermés car je sais que quoiqu’il arrive, ils me plairont. « La Fille de l’irlandais » est son premier roman, pour ma part je l’ai découverte grâce au second, « Un bûcher sous la neige » (qui fut mon cœur de cœur).

    L’écriture est la même, on reconnait sa « patte » et j’aime beaucoup. De la même manière qu’elle l’a fait avec Corrag, elle laisse Evangeline, son héroïne, nous raconter son histoire. Et comme Corrag, elle commence avant tout par le début. La jeune femme est enceinte, cette toute nouvelle situation pour elle la mène jusqu’au village de son enfance, au Pays de Galles. Elle se souvient de cette enfance particulière, lorsqu’elle devint orpheline après la mort de sa mère. Elle s’interroge aussi sur ce père qu’elle n’a jamais connu et dont personne ne veut lui parler. Cet Irlandais dont elle a hérité les cheveux roux. Une différence qui lui a pesé. Tout comme ce silence, ces on-dit sur son géniteur. Evy revient donc sur tout ce qui a marqué son enfance. La mort de sa mère d’abord, qui la mènera à vivre chez ses grands-parents. Ensuite sur cette inquiétante disparition, une fillette de son âge ou presque que l’on a jamais retrouvée. Tout ça avait ébranlé le petit village gallois.

    C’est un regard neuf, un regard d’adulte qu’elle porte aujourd’hui sur tous ces évènements. Tous ces secrets qu’elle n’osait dire et qu’elle n’avoue que maintenant alors que les années ont passées, son premier amour, le seul, ce garçon plus âgé. Leur couple qui dérange encore d’ailleurs… mais elle se moque des regards et des on-dit car elle sait… certaines choses que d’autres ignorent.

    C'est un témoignage poignant sur les ravages que peuvent causer l'intolérance, les non-dits, les mensonges et les secrets. Les conséquences sur une enfant de huit ans, qui ne voit le monde qu'avec ses yeux innocents et qui ne peut pas comprendre la méchanceté de certains. Elle qui ne comprend même pas qu'on puisse la rejetter pour ces cheveux roux, pour l'existence de ce père dont elle ne sait rien ou si peu...

    Non, vraiment, « La Fille de l’irlandais » est un merveilleux roman, pleins d’émotions. Même si des deux romans de Susan Fletcher, « Un Bûcher sous la neige » restera mon préféré.

    Il me tarde de commencer son troisième roman, son petit dernier récemment arrivé dans ma bibliothèque.


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  • Les reflets d'argent, de Susan FletcherRésumé (Booknode) :

    Une légende raconte qu’il y a très longtemps un homme, pleurant son amour perdu, entendit sur une plage de l’île de Parla, une voix portée par le vent, ce mot soufflé par la mer : Espère. Il se tourna alors vers le large et vit une silhouette flotter dans la mer déchaînée. Puis disparaître sous l’eau. Le corps, celui d’un homme, se terminait par une queue de poisson.

    Ce jour-là, sur cette même rive, le jeune Sam Lovegrove découvre le corps d’un inconnu, il s’approche terrorisé, croyant faire face à un cadavre. Puis recule en criant, car l’homme n’est pas mort. Sur l’île, cette apparition bouleverse chacun, tout comme les cheveux noirs et la barbe de cet inconnu, qui réveillent les souvenirs d’un disparu.
    Tout à coup, les légendes semblent réelles, les hommes semblent réécrire l’histoire de l’île, ramasser ses mythes sur le rivage, leurs espoirs bouillonnant dans les flots comme autant de reflets d’argent sous le vent.


    Dans ce troisième roman, Susan Fletcher m'a emmenée découvrir Parla, un île. Où ? Ça n'a pas d'importance, l'important c'est cette île. Qui raconte ? On ne le sait pas tout de suite, on le devine progressivement, jusqu'à ce qu'elle se dévoile. Quel récit étrange...

    Quand j'ai lu les Reflets d'argent, je ne me suis pas contentée de découvrir Parla, je l'ai vue, sentie, entendue. La narratrice nous décrit tout, dans les moindres détails, son passé, son présent, ses légendes. Un à un, elle nous présente ses habitants, leurs vies, leurs secrets... et ce lien avec la mer qui les enchaîne, source de bonheur comme de malheur.

    Et un malheur, il y en a eut un à Parla, car la mer donne mais elle prend aussi, et parfois ne rend pas. C'est ce qui est arrivé à Tom Bundy, un jour de tempête il a plongé pour aider un homme qui se noyait et c'est lui qui a été emporté. Sa disparition a marqué durablement les habitants de Parla, d'une manière différente pour chacun. Sa mère, sa tante, ses frères, sa sœur, sa jeune veuve, Maggie. Maggie qui nous raconte cette histoire, une histoire qui un aussi un fragment de la sienne et de celle de Parla.
    Elle nous raconte ce jour où un homme s'est échoué, amnésique, dans la baie de Sye. Un homme barbu qui a réveillé les espoirs de certains, les douleurs des autres... est-ce Tom qui est revenu ? Quatre ans plus tard ? Impossible... non, ce n'est pas lui. Mais qui est-ce alors ? Un homme-poisson ? Un homme surgit des eaux comme cette vieille légende qui court encore dans les chaumières de Parla. Et son arrivée va tout changer.

    Une nouvelle fois, Susan Fletcher m'a étonnée. Fidèle a elle-même, c'est encore un roman-témoignage qu'elle nous livre. Mais écrit si étrangement ! Si peu de dialogues, car ils nous sont transmis par l'intermédiaire de Maggie. Mais un tel ressenti, un telle émotion. Le son, le bruit,  c'est ce qui m'a frappée en premier : tout nous est décrit, du bruit de pas dans les herbes, au bruit du vent sur les rives de Parla. Elle nous interpelle même : "L'entendez-vous ?", "Le voyez-vous ? Il est là". Oui, je les voyais tous ces gens, j'imaginais Parla... et bien que j'avoue avoir parfois soufflé devant la longueur de certains passages, plus j'avançais dans le récit, plus je m'interrogeais. Comme les habitants de Parla. C'est homme n'est-il qu'un homme ? Ou bien est-il exactement ce qu'ils espèrent, un homme-poisson ?

    C'est un récit pour les amoureux de la mer, les amoureux du grand large et des petites îles isolées où le calme règne, où il nous semble toujours qu'il ne s'y passe jamais rien, et pourtant...


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