• Le poids de son regard, de Tim Powers

    Le poids de son regard, de Tim PowersRésumé : 1816, Angleterre. Un soir d'ivresse, à la veille de son mariage, Michael Crawford passe l'anneau au doigt d'une statue... bientôt, d'inquiétants phénomènes se succèdent et, lorsque sa femme est brutalement assassinée dans le lit conjugal, la vie toute entière de Crawford bascule.
    Forcé de fuir pour éviter l'étreinte mortelle d'une lamie, la muse légendaire qu'il a éveillée sans le savoir, Crawford s'engage dans un périple épique à travers l'Europe, où le surnaturel de mêle à la réalité, la passion à l'horreur. Il croise sur son chemin Byron et Shelley, poètes maudits eux aussi envoûtés par la tentatrice. Capable d'inspirer les plus beaux vers, celle-ci est aussi d'une jalousie mortelle, et n'hésitera pas à balayer tous les obstacles la séparant de l'homme qu'elle a choisi...

    Quand je suis entrée dans la librairie, ce n'est pas du tout ce livre que je cherchais. Mais comme le sujet me plaisait et que la couverture piquait ma curiosité, je suis repartie avec ce roman (et sans avoir acheté celui qui m'avait amenée jusqu'ici). Le Poids de son regard fut aussi le seul et unique roman que j'ai lu en février cette année. Non par manque d'intérêt pour l'histoire (bien au contraire), mais par manque de motivation pour lire (ça m'arrive de temps à autre).

    Le libraire avait raison, ce livre est très bien !

    Un univers comme je les aime, fantastique, à l'époque victorienne. Une écriture détaillée, riche, prenante. J'ai découvert la plume de Tim Powers et je ne regrette pas le voyage. Une nouvelle idée de la littérature vampirique qui m'a véritablement envoûtée. "Le Poids de son regard" met en scène certains des plus célèbres "poètes maudits" de leur temps, des poètes qui font partie de mes préférés, mes idoles en quelque sorte : John Keats, Percy Shelley et Lord Byron. Ils jouent de merveilleux rôles secondaires dans ce roman, en entourant et en guidant Mickaël Crawford, dans un univers sombre et dangereux. Les Lamies sont à l'origine des créatures issues de la mythologie grecque, mais au fil des siècles, leur image et leur influence a perduré, chacun y allant de sa variante à leur sujet.

    Dans ce roman, elles sont des créatures, se cachant sous une apparence de pierre (de statues), qui séduisent et s'attachent aux poètes, deviennent leurs amantes (ou amants), elles les envoûtent... leur offre un semblant d'immortalité et surtout, leurs inspirant les plus beaux poèmes. Mais le prix est élevé, les Lamies sont jalouses et mortelles. Pour s'en défaire, seule la mort semble être la solution.

    Les références littéraires et historiques sont justes et incroyablement bien intégrées à la fantasmagorie du roman. Si bien qu'on se demande si tout ça n'est pas en réalité, ce qui s'est vraiment passé. La mort de Keats (et son poème dédié aux Lamies), celle de Shelley (qui est bien mort noyé), celle de Byron quelques années plus tard... On assiste on contexte d'écriture de Frankenstein par Mary Shelley, et on rencontre le Docteur Polidori (qui a lui aussi, en son temps, écrit sur les vampires).

    Pour un roman comme celui-ci, qui fait revivre si justement les grands hommes du XIXe siècles, les morts sont inévitables, car on ne peut pas changer l'histoire. Aussi, ne me rappelant plus l'année exacte de la mort de Shelley, et l'entendant (dans le roman, bien sûr) répéter qu'il ne sait pas nager, mais que les Lamies craignent les étendues d'eau... difficile de ne pas penser qu'avant la fin, Percy Shelley allait disparaître. De même avec Keats, qui a été rattrapé par la tuberculose.

    N'en déplaise à Shelley, j'ai toujours eut plus d'affection pour Byron, sa vie à quelque chose d'épique et de passionnant. Et dans cette histoire, il va être celui qui va le mieux épauler Crawford et l'étrange Joséphine, en tentant de les sauver, ainsi que lui-même, de la Lamie à laquelle Crawford s'est attaché. Une situation  qu'il a provoqué en mettant, la veille de son mariage, l'anneau nuptiale au doigt d'une statue. Les époux des Lamis, sont à jamais perdus en général, ils jouissent de leurs pouvoirs et produisent des poèmes magnifiques qui les rendront célèbres, mais ils ont une vie brève et solitaire... Crawford et Joséphine ne vont pas en sortir indemnes.

    En cela pour être honnête, je ne m'attendais pas vraiment à une fin heureuse. Mais finalement, l'auteur a su parfaitement clôturer son roman, j'ai lu l'épilogue la gorge serrée. Il était parfait, je n'aurais pas espéré mieux, je n'aurais rien ajouté. Je dirais même, rien que pour la beauté de l'épilogue, il faut lire "Le Poids de son regard".

    Un vrai plaisir, un livre que je recommande aux vrais amateurs du genre, sans hésitation.

     

     

     

     

     


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