• Lord James, de Catherine Hermary-Vieille

    [Chronique postée aussi sur mon blog "Chardons d’Écosse".]

    Résumé :
    En Écosse au début du XVIe siècle, James Hepburn, bien que protestant, se met au service de la catholique Marie de Guise qui tente de prendre en main un pays déchiré par une guerre de religions. Son courage et sa loyauté font de lui un précieux allié. mais la disparition de la duchesse l'oblige à se réfugier à paris où François II le prend sous sa protection. A la mort du jeune roi, il rejoint l’Écosse, faisant face à la délation et la calomnie. Déçue par son deuxième mari, Lord Darnley, Marie Stuart, d'abord mariée à François II, tombe amoureuse de cet homme séduisant et l'épouse en 1567 après que Darnley ait été assassiné dans d'horribles circonstances. Mais une série de complots, de délations, de drames les briseront l'un et l'autre.

     En Angleterre règne Marie Tudor, la fille ainée d'Henri VIII, catholique. Mais sa santé fait craindre l'arrivée d'Elisabeth, sa soeur, sur le trône, et elle est protestante.

    En Écosse, c'est encore la régente, Marie de Guise, catholique, qui a le pouvoir. Et en France, sa fille Marie Stuart s'apprête à épouser le tout jeune François II.

    Dans ce bourbier politique et religieux, alors que les relations entre catholiques et protestants sont de plus en plus tendues, James Hepburn, comte de Bothwell s'est lui converti au protestantisme mais c'est pourtant à Marie de Guise que va sa loyauté, comme son père avant lui. Patriote, il va aussi devenir un proche de la future reine, Marie Stuart, dont il va tomber éperdument amoureux malgré les conséquences désastreuses que peut engendrer une pareille liaison. Allant même jusqu'à l'épouser lorsqu'elle se retrouva veuve pour la seconde fois.

    Un mariage qui déplu à plusieurs lords, dont quelques uns vont l'accuser de trahison et dénoncer la reine et son nouvel époux, pour sauver sa vie, Bothwell se verra obligé de fuir alors de la reine Marie était emprisonnée et privée de son trône au profit de son demi-frère.
    Bothwell part alors en Scandinavie, dans l'espoir d'y recruter une armée pour remettre Marie sur le trône, mais il fut arrêté sur les côtes de la Norvège (alors territoire danois) sans posséder les autorisations nécessaires et fut emmené au port de Bergen. Malheureusement, c'était la région natale d'Anna Rustung, l'un de ses anciennes maitresses à qui elle avait promis le mariage, qui déposa contre lui une plainte, soutenue par sa puissante famille. Son cousin Erik Rosenkrantz, haut placé en Norvège, fit enfermer Bothwell dans une prison locale. 

    Bothwell aurait été libéré mais, entretemps, le roi du Danemark, Frédéric, ayant appris que la couronne anglaise cherchait Bothwell accusé du meurtre de Lord Darnley, second mari de Marie, mort dans d'étranges circonstances, décida de le garder prisonnier sur le territoire continental du Danemark.

    Cette fin n'est pas une surprise pour le lecteur de Lord James, car Catherine Hermary-Vieille a choisi de nous décrire son agonie, enchaîné dans cette prison du Danemark, le récit commence ainsi et nous suivons les souvenirs de Bothwell, pour comprendre comment il en est arrivé là. Régulièrement dans le livre, nous revenons avec lui dans cette prison où tout le monde semble l'avoir oublié.

    Ce fut une lecture lente et parfois difficile, non par manque d'intérêt mais par la complexité d'intégrer sans se perdre toutes les affiliations entre les différents personnages. Concernant l'histoire de l’Écosse, le XVIe siècle est une des période que je connais le moins, sans ignorer les faits politiques je n'avais pas encore eut vent de l'existence de James Hepburn... quelle tragique destinée que l'on devine dès les premières lignes lorsque nous sommes confrontés  à son agonie dans sa prison danoise ! Une agonie terrible, douloureuse, lente, que viennent entrecouper ses souvenirs en nous laissant un profond sentiment d'injustice.

    Il m'est cruel de penser que jamais il  n'a pu revoir son pays, ses Borders, sa reine. Pire encore, encore aujourd'hui, le Danemark reste sourd aux demandes de ses descendants : l’exhumer du cimetière de Dragsholm, l'identifier et le ramener chez lui, en Écosse. Comme s'il n'avait pas été suffisamment puni. Et de quoi d'ailleurs ? D'avoir aimé son pays ? Sa reine ? D'avoir voulu demander de l'aide qui n'est jamais venue ?

    Je pense compléter son histoire en lisant une biographie de Marie Stuart...


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