• Le bois de Merlin, de Robert HOLDSTOCKRésumé : Malgré le poids d'un lourd secret d'enfance, Martin et Rebecca sont retournés vivre dans leur village natal, à l'orée de la forêt de Brocéliande. Très vite, Rebecca a un fils, Daniel. Mais celui-ci est infirme, aveugle et sourd. Cependant, les sens de l'enfant semblent se développer peu à peu, tandis que ceux de sa mère s'amenuisent... Désespéré, Martin comprend alors que sa famille est la proie d'un sortilège qui prend sa source au cœur même de son enfance dans la forêt de Brocéliande : là où passé et présent s'entrecroisent, où la fée Viviane a jadis enfermé Merlin...


    Voilà un livre que j'avais déjà lu il y a quelques années et que j'ai décidé de redécouvrir. C'est un livre étonnant, magique et déstabilisant à la fois, qui nous plonge au coeur de la forêt de Brocéliande et de sa magie. La vie des habitants de la forêt est très fantasmagorique, l'auteur parle de la forêt dans un monde où la magie fait encore partie de la vie d'un groupe restreint et privilégié de personne, ici, les habitants de la forêt de Brocéliande.
    Le bois de Merlin nous montre les deux facettes de la magie et de la Féérie. La beauté envoûtante de la nature, l'attrait de la magie et du mystère... mais aussi la danger lorsque on s'en approche de trop près. Et d'ailleurs, j'ai été très vite absorbée par le récit, et malgré le côté effrayant "des gens sur le chemin", j'étais fascinée, tout comme les personnages, par ce monde inaccessible et mystérieux. Et puis... tout bascule, et l'horreur, la peur, efface totalement l'émerveillement. Malgré tout, difficile de lâcher le roman en cours de route, j'étais piégée, comme si je venais d'entrer dans un cercle de champignons et m'était retrouvée dans un monde Féérique, sans possibilité de retrouver la sortie. La magie des chants, des lacs, des pierres... c'est aussi le récit de la lutte éternelle entre le Bien et le Mal.
    C'est une réécriture aussi de l'histoire de Merlin et Vivianne, une histoire que j'adore, un couple que je connais bien pour avoir lu tout ou presque de la littérature arthurienne.  Histoire d'amour et de haine, de quête éternelle, une histoire ancestrale placée à une époque pas si lointaine de la nôtre... la plume de Robert Holdstok est envoûtante.
    Bien que connaissant de noms l'auteur et sa bibliographie, Le bois de Merlin est le seul de ses romans que j'ai lu pour le moment, acheté à une époque où Brocéliande m'attirait comme un aimant.  J'y ai donc découvert une plume intéressante qui m'a poussé à acheter d'autres romans de Holdstock.

    Toutefois, il y a quelques bémols dans ce roman. Si cette image fantastique de cette mythique forêt m'a envoûtée, j'ai malgré tout eut du mal avec cette idée de Merlin et Vivianne décrits comme des êtres cruels, et même parfaitement indifférents du mal que leur combat peut provoquer. Si la moitié du roman m'a captivée, la seconde partie m'a parfois rebutée. Le récit de Merlin est nécessaire pour comprendre l'origine des évènements, mais j'ai eut plus de mal à me plonger dans son histoire. Au final,  j'ai fini le roman sur un goût d'inachevé, pour moi, il manque quelque chose, comme une fin réelle pour commencer. Énorme sentiment de frustration en fermant ce livre...

     


    1 commentaire
  • Shattered Souls, de Mary LindseyRésumé (Traduction Booknode) :
    Ce livre n'existe pas en français.

    Lenzi entend des voix et a des visions: les pierres tombales, des inondations, un garçon aux yeux gris acier. Son petit ami, Zak, ne peut pas l'aider, et tout ne cesse d'être de plus en plus intense. Puis Lenzi rencontre Alden, le garçon de ses rêves, qui révèle qu'elle est la réincarnation d'un "speaker" - quelqu'un qui peut parler et aider les âmes perdues - et qu'il a été son protecteur pendant des siècles.

    Maintenant Lenzi doit choisir entre sa vie avec Zak et la vie qu'elle est destinée à avoir avec Alden. Mais le temps est compté: un esprit maléfique est là pour détruire Lenzi, et il va la tuer si elle ne prend pas une décision rapidement .


    Un aspect de ce livre me fait penser à la série TV Ghost Whisperer. On y retrouve en effet l'idée de personnes capables d'entendre et/ou de voir les fantômes, et de les aider à passer "de l'autre côté". La comparaison s'arrête là.

    Shattered Souls est un roman assez court, catalogué "Jeune Adulte" car l'héroïne est une lycéenne de 17 ans qui est bien plus que ce qu'elle semble être au premier abord. Lenzi est une jeune fille perdue, qui ne peut s'empêcher d'avoir peur de devenir comme son père, atteint de schizophrénie. Aussi, lorsqu'elle commence à entendre des voix autour d'elle, elle préfère se taire... elle se confie seulement à son petit ami Zak, le bad boy dont on doute qu'il puisse vraiment l'aider. Lui aussi à ses problèmes, et bien qu'ils se soutiennent l'un l'autre, ils m'ont aussi donné l'impression de se tirer mutuellement vers le bas, car Zak traîne aussi son lot de problèmes.

    Tout est dit dans le résumé sur le contexte du roman et l'ajout du personnage d'Alden. J'ai trouvé le scénario très original est plutôt assez bien présenté. Médiums, réincarnations, le mélange est inattendu, il y a aussi un aspect "anges gardien" dans ce roman avec l'idée de l'éternel combat entre le Bien et le Mal qui est bien utilisée. L'histoire reste simple et on s'attache assez vite aux personnages, même Zak qui pourtant à ses mauvais côtés.

    Lenzi est une héroïne forte et déterminée en dépit de sa peur viscérale de la maladie. Sa rencontre avec Alden va l'aider à comprendre qu'elle n'est pas folle, qu'elle n'est pas comme son père. Malgré les obstacles qu'elle va trouver sur sa route, elle va faire face aux difficultés et apprendre à maîtriser ce don particulier qui l'effraie, et va même peu à peu prendre plaisir à l'utiliser pour faire le bien.
    Alden est le personnage mystérieux qui va lui révéler l'existence d'un monde qu'elle ignorait. Leur histoire commune (une très longue histoire) est passionnante, tout comme le lien qui les unit. J'aime beaucoup le concept de la réincarnation et le sujet est très bien traité dans ce roman selon moi. Alden est en quelque sorte leur mémoire commune (Lenzi ayant tout oublié pour une raison mystérieuse, au coeur du roman), il va se placer en mentor tout autant que protecteur et ramener à la surface les souvenirs enfouis. Il est évident dès le départ qu'au fil des siècles, les sentiments d'Alden se sont mués en bien plus qu'une relation amicale entre coéquipiers, le soucis c'est que dans l'équation, il y a aussi Zak.
    L'idée du triangle amoureux, si elle est bien menée dans le récit est un schéma qui marche assez bien. Souvent, le lecteur prend facilement parti pour l'un ou l'autre des prétendants. Ici, le choix n'est pas si facile, je me suis retrouvée tirailler entre les deux. Et finalement, tout ça va prendre un tournant inattendu...

    Le petit négatif pour moi est cette "organisation secrète" dont font donc partie Lenzi et Alden, c'est intéressant certes, mais j'aurais préféré que l'histoire reste plus "intimiste". Dans le sens où j'aurais préféré que leur mission ne les concerne qu'eux, sans qu'ils aient à rendre de compte à une hiérarchie. Malgré tout le scénario reste bon, d'autant plus que cette hiérarchie amène son lot d’éléments perturbateurs qui font bouger le récit. Ce n'est pas un livre unique (il existe un second roman), donc je me dis que ce livre est aussi l'amorce, il plante le décor de l'univers de l'auteur, et comme il est court, tout semble être mis en place trop vite.

    Je n'avais encore jamais lu d'histoires de fantômes, même si je me suis établi tout une liste de romans sur le sujet. Du coup pour un premier voyage, j'ai vraiment apprécié cette lecture, j'ai passé un bon moment.
    A découvrir...


    votre commentaire
  • Daemon's Angel, de Sherrilyn KenyonRésumé :

    La Sainte
    Jetée dans le monde des mortels par une sorcière diabolique, Arina (un ange, messagère de mort) a plus que son lot de problèmes. Elle est piégée dans un corps humain, tourmentée par les émotions humaines qu'elle est condamnée à ressentir.
    Le Pêcheur
    Les villageois disent que Daemon est le fils du diable, mais il est seulement un homme tourmenté par des rêves étranges - les visions d'une femme le tuant au cours d'un combat. Lorsqu'elle apparaît dans sa vie, il ne sait pas si elle est un ange envoyé pour le guérir ou un démon qui doit mettre un terme à sa vie.


     

    Autant le dire tout de suite, je n'ai vraiment pas aimé ce roman.
    C'est sympa, ça plaira sûrement à certains. Mais pas à moi.
    Pour l'anecdote, c'est un des premier livres que Sherrilyn Kenyon a publié, mais le scénario n'est pas vraiment ce qu'elle voulait en faire. En effet, à l'époque, son éditeur lui a fait changer le scénario pour qu'il corresponde plus à ce qui plaisait au lectorat du moment. Depuis peu, Sherrilyn Kenyon a annoncé sur son site qu'elle souhaitait le réécrire entièrement, pour qu'il soit tel qu'elle l'avait imaginé au départ... et va donc l'intégré à son univers, déjà très vaste, des Dark-Hunters.

    Du coup, j'étais assez curieuse de lire cette toute première version avant qu'elle ne soit supplantée pour la nouvelle. J'ai essayé de garder l'esprit ouvert, les romances des années 90 sont écrites très différemment de qui s'écrit aujourd'hui, vingt ans plus tard. A la fois fantastique et historique, le récit se plante dans une période peu utilisée en général, l'Angleterre de Guillaume le Conquérant, une période que l'auteur a étudiée à l'Université. Mais je n'ai pas du tout adhéré au côté anges/démons... l'aspect religieux était trop présent à mon goût - cela dit c'était déjà dans le ton du résumé, j'aurais dû m'y attendre - mais c'était un tel contraste avec ce que je connaissais de l'univers Dark-Hunter, que j'ai eut du mal à visualiser la façon dont elle pourrait tout réécrire pour l'y inclure.

    Je pense qu'un des problèmes était là, je cherchais cesse à l'intégrer dans l'univers Dark-Hunter, je recherchais la complexité et surtout la richesse de l'univers et bien sûr... je ne l'ai pas trouvé...

    L'héroïne, Arina, est l'archétype même de la jeune fille naïve qui ne connais rien au monde qui l'entoure et aux sentiments humains. Certes, il y a une raison à cette ignorance des choses (elle est un ange), mais du coup, on retrouve le schéma-cliché des romans "à l'eau de rose" : la jeune fille naïve secourue par l'homme fort et ténébreux par qui elle va apprendre tout ce qu'elle ignore... Ce livre est un condensé de clichés. 
    Au final, je ne me suis même pas attachée aux personnages principaux et j'ai eut du mal à me plonger dans leur histoire, d'autant plus que j'ai trouvé la fin assez simpliste.

    Dans les secondaires, se trouve un certain Kaziel... Kaziel est un personnage de sa série Lords of Avalon (depuis deux ans liée à son univers Dark-Hunter), qui apparaît aussi dans sa série Les Chroniques de Nick (dérivée de la série Dark-Hunter). Du moins, j'ai supposé que ça devrait être le même... et en le voyant, j'ai compris tout ce qu'elle voulait changer... car on est bien loin du Kaziel que je connais de ces autres livres. Je suis vraiment intriguée par la future réécriture... depuis, Sherrilyn Kenyon a un style d'écriture qu'elle a affiné - elle a d'ailleurs réécrit deux autres des ces livres sortis dans les années 90 (Dans sa série de SF, The League : Born of Night et Paradise City - devenu pour ce dernier Born of Ice), je pense que j'aurais une très agréable surprise et que je découvrirais un roman totalement différent, pour lequel j'aurais je l'espère, plus de choses à dire... parce pour le moment, cette histoire ne m'inspire pas du tout.

    Dommage...


    Note : Dans le manuscrit original , Sherrilyn Kenyon avait fait descendre Daemon aux enfers pour lutter contre Bélial et son groupe de démons. La fin était complètement différente. Le livre a été conçu pour le marché de la fantasy et son agent à l'époque a mal compris et  l'a envoyé à l'éditeur Dorchester. Ils ont acheté en pensant qu'il s'agissait d'une suite à Paradise City (The League).
    Source : Sherrilyn Kenyon (site officiel)

     


    votre commentaire
  • The Edge of Never, Tome 1, Loin de tout - de J.A. REDMERSKIRésumé : Un aller simple pour nulle part…

    Camryn n’a jamais voulu se contenter d’une petite vie tranquille. À vingt ans, alors qu’elle croit que son avenir est sur des rails, elle perd son petit ami dans un accident de voiture. Tout s’écroule. Cédant à un élan irrésistible, la jeune fille décide de tout plaquer pour aller voir ailleurs – et s’y perdre, avec un peu de chance.

    C’est alors que son chemin croise celui d’Andrew, vingt-cinq ans, qui n’a pas été épargné par la vie lui non plus. Ces deux paumés font route ensemble et retrouvent ce qu’ils cherchaient sans le savoir : l’espoir. Camryn se sent vivre plus intensément depuis qu’elle a rencontré ce compagnon de route audacieux, drôle et incroyablement séduisant. Ce road trip improvisé marque le début d’une nouvelle existence exaltante. Mais l’insaisissable Andrew cache un secret qui pourrait faire de ce voyage le dernier.


     Je me lance en ce moment dans un genre littéraire que je n'avais pas expérimenté, les romances contemporaines, qui ne sont donc ni policières, ni historiques, ni fantastique, etc... Comme j'ai un faible pour le compliqué et le tragique - ça donne plus de corps au récit - le résumé de Loin de tout m'a paru correspondre. Et je n'ai pas été déçue. 

    Ce roman a la particularité d'être un road-trip, autrement dit, les deux héros sont continuellement sur la route et nous font voyager à travers les États-Unis. Au fil des pages on les découvre en même temps qu'ils se découvrent eux-mêmes.
    Autre particularité, le récit est à la première personne, mais la narration d'un chapitre à un autre est soit celle de Camryn, soit celle d'Andrew. En général, je n'aime pas trop cette façon de faire, mais compte-tenu de certaines scènes, ça se justifie pleinement. L'emploi de la première personne permet de se mettre plus facilement à la place du personnage, pas besoin de théoriser ce que Camryn peut ressentir, elle l'exprime directement. En revanche, certaines situations ou évènements ne peuvent pas être vus par Camryn, du coup, faire parler Andrew est idéal. C'était aussi très sympathique de revoir une même scène à travers les regards différents des protagonistes...
    Je ne suis pas une grande adepte non plus du présent de narration, mais quelque part, ça donne une impression de lire l'action "en direct" (je ne sais pas comment l'exprimer autrement).

    Camryn est une jeune femme dépressive, qui a du mal à surmonter son mal-être et ne trouve pas le soutien dont elle a réellement besoin dans son entourage. Après un énième coup dur, dans un moment presque d'égarement, elle part. Elle ne sait pas où. Elle ne sait pas pour combien de temps. Elle monte dans un bus, et part au hasard. Et le drame en un sens, c'est que personne (ni sa mère ni ses amis) ne semble remarquer, ou se soucier de ce départ.

    C'est dans ce bus qu'elle rencontre Andrew. Elle s'en méfie au départ, puis finalement, il va devenir un appréciable compagnon de voyage, qui au terminus, va lui proposer de repartir sur les routes avec lui, en voiture cette fois. Camryn se lance dans l'aventure, en hésitant à peine...
    Je me suis laissée prendre au jeu. L'un et l'autre ont des caractères différents, mais ils se comprennent sans se connaître. Ils ne veulent, ou plutôt ne peuvent ni l'un ni l'autre s'attacher à une autre personne, et pourtant, c'est plus fort qu'eux, car leur histoire se ressemble dans le fond : ils cherchent un soutien qu'ils n'ont pas de la part de leurs proches face à leurs problèmes, et vont donc se soutenir mutuellement. Puis peu à peu, leurs sentiments évoluent vers quelque chose de plus en plus fort.
    Camryn et Andrew sont des opposés qui s'attirent et se complètent. Le franc-parler d'Andrew fait sourire malgré la gravité de certaines choses abordées. Une chose "anodine" qui m'a marquée dans ce livre, c'est le tatouage d'Andrew, son Eurydice, qui résume finalement à lui seul toute la symbolique du roman. Ce qu'il représente m'a fait rêver...

    La fin... parlons-en. Je ne comprends pas les déceptions que j'ai lu sur plusieurs avis concernant la fin du roman. Certes, les derniers chapitres sont durs, mais l'épilogue est tout de même une fin heureuse, non ? Ou elle n'existe que dans l'exemplaire que j'ai acheté ? Ou alors, il y en a qui ont arrêté de lire à l'instant où ils ont lu la première ligne de l'épilogue (c'est possible... j'ai failli le faire, en me disant "Et m*** "). Il faut dire que J.A. Redmerski a sut garder le suspens jusqu'au bout. Je ne connaissais pas du tout cette auteur, mais sa plume me plait bien.

    J'ai vu qu'il y avait une suite à ce roman, je pense que je me l'offrirais quand j'aurais réduit un peu plus ma pile de livres à lire. Mais bon, je sais que je finis toujours par craquer avant... si bien que ma pile ne descend pas vraiment. Chacun ses faiblesses...

     

     


    votre commentaire
  • Nos faces cachées, d'Amy HarmonRésumé : Ambrose Young est beau comme un dieu. Grand, musclé, les cheveux jusqu'aux épaules et des yeux de braise qui vous transpercent le coeur. Le genre de beauté que l'on retrouve en couverture des romances, et c'est peu de dire que Fern Taylor en connaît un rayon. Elle en lit depuis ses treize ans. Mais peut-être parce qu'il est si beau, Ambrose demeure inatteignable pour une fille comme Fern. Jusqu'à ce qu'il ne le soit plus...Nos faces cachées nous conte l'histoire de cinq jeunes hommes qui ont grandi ensemble et qui partent à la guerre. C'est une histoire de deuil. De deuil collectif et individuel, de deuil de la beauté, de vies brisées, d'identités perdues. L'histoire de l'amour que porte une fille à un garçon en mille morceaux, l'histoire de l'amour que porte ce guerrier meurtri dans sa chair à une fille ordinaire. Mais aussi l'histoire d'une amitié qui vient à bout des pires chagrins, d'un héroïsme qui dépasse sa propre définition. Une version moderne de La Belle et la Bête qui nous fera découvrir avec émotion qu'il y a un peu de Belle et un peu de Bête en chacun de nous...


    Certains romans m'inspirent. Je ne suis habituellement pas de celles ou ceux qui parlent d'un livre en partant dans de grandes descriptions mélodramatiques, mais rares sont aussi les romans qui me touchent vraiment, jusqu'à faire vibrer la corde sensible. Nos faces cachées a réussi cela.

    C'est un livre qui m'a profondément marquée, et qui ne devrait laisser personne indifférent. En partant du postulat que la traduction est restée fidèle à l'écriture originale, Amy Harmon a cette manière d'écrire qui vous transporte, qui vous touche, et qui est d'un réalisme troublant. Pas de prose inutile, pas de clichés qui viendrait gâcher le récit, juste une histoire pleine d'émotions diverses et variées, et chacune vous touche à un moment donné. L'empathie est très forte - elle l'a été pour moi en tout cas - à la lecture. L'histoire m'a émue. Peut-être parce qu'elle pourrait être celle de n'importe qui, ou peut-être parce qu'il pourrait être si facile de se retrouver à la place de l'un ou l'autre des personnages, secondaires ou non, de Nos faces cachées. J'ai la chance d'avoir peu vécu de deuil. Un seul a marqué durablement ma famille proche. C'est peut-être aussi pour cela que ce roman m'a frappée à ce point. Il met en lumière la fragilité de l'existence, le fait qu'à tout moment, notre vie peut basculer. A tout moment, on peut disparaître ou perdre quelqu'un. Un fait qu'on n'aime pas vraiment se rappeler... C'est une chose à laquelle j'évite toujours de penser, car elle me terrifie. Autant la Mort que le deuil. Et si... j'étais à la place de Fern ? Ou de Bailey ? Ou d'Ambrose ? La vérité, c'est que ça peut nous arriver. Nos faces cachées nous le rappelle brutalement. Et l'empathie a été totale tout au long de ma lecture.

    J'ai aimé ce livre, et je me rend bien compte que c'est paradoxal par rapport à tout ce que je viens de dire. Il dur et poignant, rempli d'émotions justes et cruellement réalistes. Portant, le récit est aussi porteur d'espoir. Il faut se relever et aller de l'avant, quoiqu'il arrive.

    Pour moi, le héros du livre n'est pas vraiment Ambrose, pas plus que ce n'est Fern. Non, pour moi, le véritable pilier, c'est Bailey. Bailey dont la liste des "choses à faire avant de mourir" est mine de rien la base du roman, puisqu'elle défini les titres des chapitres, jusqu'à la fin. Il est celui pour qui Fern a mis sa vie entre parenthèses. Il est aussi celui qui ne voit pas Ambrose différemment depuis son retour du front. Finalement à bien y regarder, tout ou presque tourne autour de lui.

    Ambrose est présenté comme étant atteint d'un syndrome post-traumatique. Ce n'est pas ce que j'aurais dit, même s'il est vrai qu'il est traumatisé par ce qu'il a vécu, pour moi, ce qui le ronge surtout, c'est d'être un survivant. Ce livre reflète aussi une réalité que beaucoup n'osent pas vraiment admettre, le fait qu'on respecte l'héroïsme des soldats, mais que, paradoxe là encore, dans des pays comme l'Amérique, encore aujourd'hui, nombreux sont les vétérans qui sont purement et simplement exclus. Plus encore quand ils sont blessés, car ils rappellent aux civils toute l'horreur de la guerre.

     Il y a une très jolie romance dans ce roman. Simple, touchante, imparfaite par moment... sans les longs descriptifs qui donnent plutôt un ton érotique à un bon nombre de livres aujourd'hui. Les détails ne servent à rien, selon moi, les sentiments suffisent lorsque c'est bien écrit, sans qu'on est besoin de partir dans des scènes crues et parfois, à la limite du vulgaire. Bien sûr, l'histoire de Fern et Ambrose est cousue de fil blanc. Bien sûr, on ne doute pas que quoiqu'il arrive, ils auront leur happy end. Et c'est vrai aussi qu'Ambrose, comme Fern, incarnent des "clichés" des romans sentimentaux, ce qui en général me fait lever les yeux au ciel. Et pourtant, j'ai lu ce roman d'une seule traite en presque 4h, sans pouvoir le lâcher une seconde.

    Ce livre est magique et m'a donné envie de tester d'autres livres de cette auteur... affaire à suivre...


    votre commentaire